De quel façon peut-il garder sa dignité et être soigné, quand, hospitalisé, malade, fragmenté (don d’organes), ouvert, affaibli, vieillissant ou donnant la vie, le corps subi une perte d’identité ? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre les multiples intervenants (médecins, chirurgiens, infirmiers, sages-femmes, aide-soignante, sociologue, socio-esthéticienne, juriste, témoins) de cette 4e journée éthique qui a mobilisé en nombre, puisque près de 300 personnes, principalement des professionnels de santé, des étudiants et des membres d’associations de patients, avaient fait le déplacement. « Cette journée est un vrai succès, on a même dû refuser du monde », indique Milianie Le Bihan, chargée de mission au sein de l’espace de réflexion éthique Poitou-Charentes.
Tout au long de la journée, ce sont des sujets médicaux (hémodialyse : corps filtré, corps rénové), mais aussi sociétaux (vivre quand le corps fout le camp), philosophiques (le corps ouvert : l’intérieur du corps est-il encore la personne ?), juridiques (le corps, sujet de droit) ou encore métaphysiques (peut-on sortir de son corps ?) qui ont été évoqués, avant de terminer sur la problématique du transhumanisme, si bien exposée par le Pr Gil : « Le transhumanisme vise à augmenter l’homme, à le projeter au-delà de ses limites, soit en l’associant à des ordinateurs, soit en conservant une identité corporelle immortalisée par des cellules souches embryonnaires que l’on pourrait utiliser pour régénérer les organes au fur et à mesure de leur vieillissement. Mais que deviendront les sujets non connectés ou les sujets pour lesquels les cellules souches ne seront pas accessibles ? Est-ce cet avenir que nous voulons pour l’humanité ? Il est temps de repenser aux limites qui font l’humanité car il y a encore tant à faire pour faire grandir l’homme au sein-même de son humanité. »